Historique du Musée
Aucun historique précis sur le musée d’art sacré n’existe. Et pour cause. Il a fallu reconstituer un fonds d’archives1, glaner des informations à travers les publications diocésaines et recueillir des témoignages.
En octobre 1938, Monseigneur Émile Deschrever, président de la Commission diocésaine d’Histoire et d’Art Sacré, annonce l’ouverture prochaine d’un musée diocésain2, sans préciser le lieu d’exposition. Sans doute se produit-elle juste après la déclaration de guerre.
Entre 1939 et 1945, les œuvres du musée diocésain semblent avoir été déposées au Musée des Beaux Arts de Cambrai3 pour assurer leur protection. Il est probable que certaines d’entre elles aient été évacuées dans des musées de Bretagne ou du centre de la France4.
En 1946, le titre d’archiviste et de conservateur diocésain est donné à l’Abbé Cyrille Thelliez, secrétaire de ladite commission ; ce qui signifie que le musée ait été ré-ouvert après la guerre5. D’ailleurs, sur son registre d’inventaire6, l’abbé Thelliez note :
Musée diocésain de Cambrai 1946 fondé par Monseigneur Chollet archevêque
Le musée est alors installé dans l’ancienne salle du tribunal révolutionnaire de l’ancien collège des Jésuites.
Pour le soutenir dans son action, une association, la Société des Amis de l’Art Sacré, se constitue en novembre 19567. Son but : "recueillir et conserver les meubles, statues, médailles, documents et objets à caractère d’art sacré8".
Le 18 mai 1958, est inauguré le musée provincial d’art religieux9 dans l’ancienne église des Jésuites10. Monsieur Marchand, président des Amis de l’Art Sacré, précise dans son discours d’inauguration qu’il s’agit d’un évènement remarquable puisqu’il s’agit de l’ouverture du premier musée d’art religieux en France11. À ce titre, il recevra entre 1960 et 1970, le label Musée de France.
Sa mission principale est clairement définie : sauver des objets d’art et du culte en déshérence. Quelques mois après l’inauguration, l’association des Amis de l’Art Sacré publie cette annonce dans la Quinzaine diocésaine.12
En 1970, à la mort de l’abbé Thelliez, le Père Félicien Machelart, alors archiviste diocésain, prend en charge le musée. Il assure un inventaire des œuvres, propose des ouvertures au public deux fois par semaine en printemps-été et organise même des expositions temporaires, notamment au sujet des représentations de Notre-Dame de Grâce de Cambrai (juillet-août 1971)13 et des églises du canton de Marcoing avant 1917 (1975)14.
Faute de moyens, le musée est fermé au public en 1975. Les collections sont déménagées par le chancelier, le Père André Ringeval. Certains objets arrivent dans les locaux de l’archevêché tandis que d’autres partent dans les réserves du Musée des Beaux Arts ou restent dans la chapelle des jésuites. Il n’y a pas d’indications plus précises quant à la partition des collections et aux conditions du déménagement.
1 Série 9L des archives diocésaines de Cambrai (Arch. Dioc. Cambrai)
2 Procès verbal du 26 octobre 1938, publié dans La Semaine Religieuse du diocèse de Cambrai, 12 novembre 1938, n°45, p. 517.
3 2Z11 Fonds Thelliez, Arch. Dioc. Cambrai
4 9L76-80, Arch. Dioc. Cambrai
5 Procès verbal du 19 décembre 1946, publié dans La Semaine Religieuse du diocèse de Cambrai, 12 janvier 1947, n°8, p. 94.
6 9L81, Arch. Dioc. Cambrai
7 9L37-41, Arch. Dioc. Cambrai
8 9L37, Arch. Dioc. Cambrai
9 Il est aussi musée provincial qui couvre les territoires de la province ecclésiastique constituée par les diocèses de Lille, Arras et Cambrai.
10 L’édifice, chapelle du Grand Séminaire de 1840 jusqu’à sa confiscation en 1906, appartient alors à l’association Le Bonheur dépendant de l’association diocésaine et qui l’avait racheté aux Domaines par souscription en 1927.
11 Publié dans la Quinzaine diocésaine, 1er juin 1958, n° 11, p. 179.
12 Publiée dans la Quinzaine diocésaine, 15 juin 1958, n° 12, p. 205-206.
13 9L57, Arch. Dioc. Cambrai
14 9L58, Arch. Dioc. Cambrai